6 et 7 avril 2012
Tout commence par une légende…
Il était une fois, un dragon gigantesque qui descendit des montagnes pour prêter main forte aux Vietnamiens en guerre contre l'ennemi sur le rivage.
Il anéantit l'assaillant à coups de queue furieux qui tailladèrent la roche, laissant derrière lui un champ de ruines jonché de rochers fracassés. Harassée, la créature mythique plongea ensuite dans la mer, faisant monter le niveau des eaux tant et si bien qu'elles engloutirent toute la région, à l'exception des plus hauts sommets.
Une variante de la légende parle d’une princesse promise à un dragon. La jeune femme brisa ses fiançailles avec l’animal en se mariant avec un beau prince d’une contrée voisine. De colère et de tristesse, la bête descendit sur le rivage et, par de grands coups de queue rageurs, entailla les montagnes, créant autour de lui un paysage de ruines et de désolation qui s’emplit d’eau lorsqu’il plongea dans la mer, ne laissant apparent que les pitons rocheux qui font la renommée de la Baie d’Halong.
Ha Long signifie « là où le dragon descend sur la mer ». Il se murmure que le dragon se cache encore dans les méandres de la Baie… Nous n’avons (mal)heureusement pas pu le constater nous-mêmes !
Serait-ce le dos du dragon qui dépasse des flots ?
Plus prosaïquement, la Baie est située au nord-est du pays et s’ouvre sur le golf du Tonkin. L'extrême nord de la Baie marque la frontière avec la Chine. Les géologues expliquent la formation de ces « pains de sucre » si reconnaissables de la façon suivante : au Paléozoïque (ou ère primaire, entre 543 et 250 millions d'années) le site était en haute mer. Une épaisse couche de sédiments s'est formée à cette époque. Les mouvements de la croûte terrestre l'ont ensuite fracturée et le retrait de la mer l'a exposée à l'action de l'érosion. La pluie et des rivières souterraines ont alors creusé de nombreuses grottes. L'effondrement de certaines grottes a complété la formation du paysage (source : wikipedia).
Certains rochers ont souvent pris des contours énigmatiques, qui peuvent, avec un peu d'imagination, faire penser à des profils d'animaux tout droit sortis de contes fantastiques.
Les bosses d'un dromadaire ?
Une tortue ?
???
On peut compter dans la Baie d'Halong quelques 2 000 îles et îlots, de rares plages de sables et criques, et des grottes dont quelques-unes aménagées pour les visiteurs et, qui pour certaines ont servi de cache pendant la guerre du Vietnam.
Depuis 1994, le site est classé au patrimoine mondial de l' UNESCO, comme merveille naturelle.
Il existe en fait 2 baies distinctes : la Baie d’Halong et la Baie de Bai Tulong.
La première, la plus connue, borde la ville éponyme. Elle est malheureusement, comme beaucoup d’endroits magiques, victime de son succès et attire chaque année plus de 2,3 millions de visiteurs. Quand on sait qu’une croisière sur la Baie est indispensable pour profiter au mieux du paysage spectaculaire, on imagine aisément le nombre de jonques qui voguent sur les flots émeraudes (environs 500). Les itinéraires sont identiques pour toutes les jonques, et les départs synchronisés… vous partez donc en compagnie de dizaines d’autres jonques contenant chacune entre 4 et 40 passagers…
La seconde (Baie de Bai Tulong), plus au nord, est celle sur laquelle s’est porté notre choix (vous commencez à nous connaître !). Elle est tout aussi majestueuse même si, parait-il, les pitons rocheux sont moins hauts que sur la Baie d’Halong. Seules 2 ou 3 compagnies de jonques proposent un itinéraire sur cette Baie, nous n’aurons donc pas la sensation de faire partie d’un troupeau navigant à la queue-leu-leu.
Seuls au monde... ou presque !
La question que nous nous posons, sans avoir de réponse, est : pourquoi et surtout comment ces 2 ou 3 compagnies ont eu l’autorisation de naviguer dans cet endroit plus sauvage ? Dans un pays communiste, ce genre de question ne se pose pas…
Autre aberration plutôt choquante du régime : Un ministre zélé vient de décréter que toutes les jonques de la Baie d’Halong devaient être peintes en blanc, sous peine de se voir retirer l’autorisation de naviguer définitivement. Quelle hérésie…
Voici un des derniers bateaux d'avant, d’une jolie couleur bois brut (même si, c'est vrai, cette photo ne restitue pas bien les couleurs...):
Voilà, celle là est mieux, même si elle n'est pas de moi (trouvée sur plusieurs sites différents de réservation en ligne...).
Voici les bateaux maintenant, blancs…
Autant vous dire que les membres d'équipages, responsables des flottes et autres animateurs de croisières sont abattus par cette nouvelle.
Heureusement, l’intérieur des jonques reste naturel, couleur bois, ce que leur laisse malgré tout un charme indéniable.
Ca sera tout pour aujourd'hui... et oui, ma dernière étape sera réalisée en plusieurs épisodes, à l'instar de grands documentaires cinématographiques de ces dernières années (je pense à Harry Potter, Twilight... je vaux bien ça, non ?)
Pour vous mettre l'eau à la bouche, le prochain article parlera de fruits de mer, de village flottant, de grotte, de plage de sable fin, de Ben Stiller et Kirsten Dunst...